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Rester relié à son passé via les réseaux sociaux

Gargron, créateur du réseau social Mastodon a écrit un chouette article à propos de la façon donc nous sommes dépossédés de notre propre passé sur les « réseaux » sociaux privateurs, quels sont les enjeux derrière l’accès à notre propre historique et son contrôle par l’utilisateur, et comment Mastodon permet cela.

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Il ne s’agit pas de médias sociaux, il s’agit de contrôle.

Les êtes humains, par dessus tout, sont des narrateurs d’histoires. Il s’agit de notre rapport au passé, aux personnalités, ou entre les uns et les autres. Des histoires à propos de notre façon de nous connecter au monde autour de nous, de tirer du sens des évènements, et d’apprendre des valeurs. Nous dépendons d’histoires pour fonctionner en tant qu’acteurs dans le monde.
Ces histoires sont souvent dites d’expériences personnelles: « oh, j’ai fait ça aujourd’hui, je me suis senti comme ça, ça s’est passé et j’étais genre ‘wouah, c’est dingue!’ « . Dans les temps anciens, nous nous basions sur la tradition orale pour transmettre nos valeurs, puis nous avons évolué vers la forme écrite pendant que la littératie se répandait et que les villes devenaient le principal lieu de vie où les gens vivaient.

Les médias sociaux étaient, d’une certaine façon, un moyen d’apporter la tradition orale dans le monde écrit: un discours vivant de nos histoires personnelles au fur et à mesure qu’elles se produisaient, enregistrées d’une façon la plus adaptée qui soit au récit. Nous pouvions être en désaccord sur les détails, car les détails n’étaient pas aussi importants dans l’histoire que l’image globale du récit dans son ensemble.

Mais désormais, c’est le récit qui est fait à notre place.

Nos histoires, notre sentiment d’appartenance à la narration que nous créons, est sous une révision constante. Facebook et Twitter nous ont enlevé le récit linéaire que nous connaissions. Nous ne voyons pas notre participation, nous voyons des contributions, et seulement si elles sont assez populaires auprès de nos pairs (et donc, des agences de publicité) pour générer du trafic.

Nous obtenons une perte, une réduction de notre histoire personnelle, coupée avec des posts que nous n’avons pas écrit et qui n’ont aucun lien avec nous. Notre histoire et nos centres d’intérêts, la profonde façon dont nous nous définissons, est mixée avec des éléments qui ont été décidés comme profitables, et donc intéressants, pour maximiser notre engagement avec une histoire au récit mensonger.

Nous avons en effet perdu notre engeance à nous raconter nous mêmes, et les uns avec les autres, les histoires qui définissent qui nous sommes. Petit à petit, notre contrôle sur notre propre identité à été érodé, monétisé, et vendu.

Avant d’aller plus loin, je souhaite évoquer le livre « l’enfant autogéré »; un livre récemment couvert chez Scientific American. C’est une interessante lecture, mais la chose importante à en tirer est ceci: la perte progressive d’autonomie durant les vies des enfants et des adolescents à conduit à une augmentation marquée de taux d’anxiété et de dépression, une augmentation générale de cas de maladies mentales, et un sommeil d’une piètre qualité.

Il s’agit de plus qu’une simple suppression de choix d’activités: nos sources de distraction ont augmenté, la liberté pour beaucoup de choisir à été remplacée par des devoirs à la maison et des activités structurées contre de l’accomplissement et du temps libre.

Dans les espaces en ligne, particulièrement sur les tendances de Facebook et Twitter, ont graduellement remplacé l’agence des participants avec un régime fachisouriant, structuré, et ce pendant plus d’une décennie maintenant. En fait, ils l’ont fait assez longtemps sur assez de gens pour que de nombreuses personnes n’aient jamais connu de version de leur propre histoire qui ne soient pas totalement hors de leur contrôle.

Quand la ligne de temps linéaire à été enlevée en faveur de leur propre algorithme de tri, ils ont enlevé notre contrôle sur la conversation entièrement. Au lieu de vous et vos amis en discussion l’un avec l’autre, vous êtes en discussion en périphérie de sources de contenus que l’on vous impose de voir, lire, et aimer. Vous êtes en compétition directe avec une notion entrepreneuriale de votre histoire personnelle, de votre identité, et de vos relations avec les autres.

Cela peut être vu plus facilement sur Intagram: votre flux d’actu est remplie de contenu sponsorisé par des étrangers, les publicités sont indistinguables des vrais posts, « des suggestions » et même d’injections dans votre historique de recherche et de tags, et plus encore: il ne s’agit pas d’un cas où l’on vous propose des suggestions de « choses que vous pourriez aimer ». Il s’agit de ce que l’on vous dit, explicitement de façon autoritaire, que vous devez aimer. Votre histoire n’est plus un enregistrement; c’est une affaire de révision corporatiste sous audit strict.

« Mais nous sommes libres de participer, ou pas, sur ces plateformes » diriez-vous. Et vous êtes dans le vrai; nous pouvons reprendre notre ballon et rentrer à la maison.

Mais nous n’allons pas le faire, et nous ne devrions pas avoir à le faire.

Il est naïf de penser que nous devrions choisir de ne pas participer au discours public si nous sommes insatisfaits de l’état actuel des médias sociaux. Plus qu’un luxe, la norme pour beaucoup, beaucoup de gens dans le monde d’aujourd’hui est de communiquer et discourir avec des gens de par le monde, sans s’arrêter aux barrières des frontières, des idéologies, de la politique ou de la religion. Il est irréaliste de suggérer simplement de ne pas participer au média social de même qu’il l’est de suggérer de ne pas payer l’électricité, se désinscrire de son fournisseur internet, ou clore votre abonnement téléphonique.

Faisable, oui; mais franchement ridicule pour la plupart d’entre nous.

Nous avons besoin d’une plateforme qui n’est pas détenue par des intérêts corporatistes, dirigée par la collecte et la vente d’informations personnelles, la monétisation de l’expérience sociale à travers la dépersonnalisation et des services publicitaires.

C’est pourquoi nous avons besoin de Mastodon.

Pour débuter avec Mastodon, allez sur joinMastodon.org et choisissez un lieu pour y établir votre chez-vous! Utilisez les menus de sélection pour cibler votre recherche par centre d’intérêt et par langue parlée, et commencez à tooter!

Tremaine Friske ,

 

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