Comment se préparer aux changements de gouvernance dans ses projets, ou juste éviter de tout perdre le jour où une seule personne dans notre équipe se fait écraser par un bus ?
ça ne vous aura pas échappé, nous sommes tous mortels (sauf Chuck Norris). Du coup il est important de se poser quelques questions sur notre avenir, surtout dans une période de pandémie où la mort frappe plus souvent d’habituellement.
Vos projets sont ils durables? Vous survivront ils si vous cessez de vous en occuper?
Votre famille survivra-t-elle si vous passez sous un bus?
Votre association ou votre entreprise peut elle fonctionner si une seule personne fait un burn out?
Avez vous des copies hors ligne de données cruciales qui vous permettraient de vous relever d’un ransomware ?
Qui détient les clés de données qui pourraient être vitales à vos proches?
Quand on ne se pose pas ces questions et quelles direction on veut adopter, on tend forcément à utiliser des choses qui nous sont imposées plus ou moins subtilement, ou juste [suivre ce qui nous promet de maximiser notre profit économique en ne visant que cette seule mesure](https://ploum.net/largent-doit-il-etre-notre-seul-objectif/), quand bien même on se tire une balle dans le pied sur ce plan.
Mais sans aller jusqu’a parler de décès, il arrive que la gouvernance de trucs dont on s’occupe doive changer.
Les membres d’une équipe vont et viennent, les entreprises et associations naissent et meurent, les amitiés se lient et se délient avec plus ou moins de fracas, une faille de sécurité survient, on se prend un ransomware ou on se fait racketter par un logiciel privateur qui retient en otage nos clients, et de ce simple état de fait, pour toutes ces raisons, il est parfois impossible de poursuivre des oeuvres collectives.
Il est bien entendu évident qu’il faut savoir où l’on met les pieds quand on s’allie avec des personnes ou que l’on ajoute un intermédiaire technique à son flux de travail, ce n’est jamais une décision facile et elle est forcément lourde de conséquences.
Adopter des logiciels qui respectent vos libertés est essentiel si vous voulez pouvoir rester maître du jeu sur le long terme, et plus largement, contribuer à améliorer un bien commun plutôt qu’enrichir une bulle spéculative ultralibérale qui piétine ses utilisateurs – ou plutôt sa marchandise – et condamne leurs droits sans qu’ils s’en rendent compte. Mais ce n’est pas suffisant si l’éthique n’est pas au centre des considérations de vos projets, ou que [la gouvernance des dits logiciels n’est pas éthique](https://blog.imirhil.fr/2017/02/21/logiciel-libre-gouvernance-ethique.html) quand bien même ils seraient libres.
Si la gouvernance de vos organisations ou des outils que vous utilisez est trop floue ou si tout le monde n’a que faire du long terme, ce sera un enfer de les faire perdurer.
Un bon début pour assurer la pérénité de ce que vous utilisez consiste à:
1 ) recenser les outils que vous utilisez.
2 ) définir qui sont les personnes ayant accès aux outils.
3 ) partager les accès de sorte qu’au moins 2 personnes aient accès à la gestion des outils cruciaux de votre groupe.
4 ) définir des procédures de passation.
Sans ces informations, vos projets se casseront la gueule plus ou moins vite, et encore plus vite si vous n’avez aucun backup.
Il n’y a pas beaucoup plus de détails à noter pour chacune des étapes, en gros ça consiste à faire un tableau, entrer différents comptes comme gérant un outil, ou partager une boîte mail ayant accès à des outils, et apprendre à se servir de coffres forts numériques.
Voilà de quoi occuper votre asso ou votre entreprise pendant un bout de temps, have fun, good luck!
Liens:
Dead man switch. https://www.deadmansswitch.net/
bus factor https://en.wikipedia.org/wiki/Bus_factor