﻿histoire de la sexualité anale

La sexualité anale est connue depuis la plus haute antiquité., les premiers excès sont cités dans la génèse (IX,4) de l’histoire de Sodome et Gomorrhe.

Dans le grand livre érotique, le Kin Ping mei (1620?) la sodomie est décrite comme toutes les variétés de sexualité sans perversion sadique et le postérieur féminin comparé à la pleine lune y est célébré.

Il n’existait pas de censure morale mais seulement une recommandation sanitaire : la pénétration anale devait suivre ou se substituer à la pénétration vaginale.

Dans la Grèce Antique la pédérastie est naturelle et même codifiée puisque l’Erastre (amant-adulte) s’attache les faveurs de l’Eromène (aimé-adolescent)
Aristote condamne la pédérastie et en fait une abérration de la nature.

    Ovide dans “l’art d’aimer” recueil de conseils comportementaux dans l‘entreprise de séduction et la pratique amoureuse indique que la femme doit utiliser ses deux orifices “Dis toi bien mignone que tu as deux sexes”.
	C’est au treizième siècle qu’apparaît un début de législation sur la sexualité anale avec la condamnation pour crime de sodomie (1270). Les principes éducatifs et l’inconscient collectifs ont longtemps gêné l’expression naturelle de la sexualité et diabolisé la pratique sodomique.
	
	“Je dis et maintiens qu’il n’y a tel torchecul que d’un oyson bien duveté, pouveu qu’on luy tienne la teste entre les jambes. Et m’en croyez sus mon honneur. Car vous sentez au trou du cul une volupté mirifique tant par la douceur d’icelluy duvet que par la chaleur tempérée de l’oyson, laquelle facilement est communiquée au boyau culier et aultres intestines jusqu’à venir à la région du coeur et du cerveau”. Rabelais- Gargantua Chap XVIII
	“L’anus et les fesses qui l’entourent sont pour les moins imaginatifs une région attirante, pour d’autres un peu plus hardis, l’orifice mystérieux dispensateur de plaisirs nouveaux, d’autant plus délectables qu’ils sont défendus ; pour les plus audacieux un condiment érotique de choix d’autant plus épicé qu’il transgresse l’interdit.” Godin J. Marty O. Histoire du derrière
	Il est à noter que le rectum est dépourvu de corpuscules sensibles à la douleur.
	La sodomie régulière n’entraîne pas de diminution de la continence anale, ne diminue pas les pressions à la contraction (clin Ab et Al. Anal sphincter structure and function in homosexual males engaging in ano receptive intercourse. AJG 1997 ; 92 : 465-68).
    A l’inverse la sodomie forcée ou le viol anal sont susceptibles de provoquer non seulement des déchirures anales et rectales, mais aussi des ruptures sphinctériennes internes et externes. (Engel AF et Al. Unwanted anal penetration as a physical cause of faecal incontinence E J Gastro-entero-hepatol 1995 ; 7 : 65-7).
	En réalité, physiologiquement le rectum est vide d’excrément. Ce n’est que devant une pathologie dyskésique comme dans la rectocèle que le rectum garde des matières.

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	    “Cul enlevé, trop mieux qu’une coquille,
    Ô cul de femme ! Ô cul de belle fille !
    Cul rondelet, cul proportionné,
    De poil frisé pour haie environné,
    Où tu te tiens tout jour la bouche close,
    Fors quand tu voys qu’ll faut faire autre chose.
    Cul bien froncé, cul bien rond, cul mignon,
    Qui fait hurler souvent ton compagnon
    Et tressaillir, quand sa mie on embrasse
    Pour accomplir le jeu de meilleure grâce...
    Dirai-je rien de ta grande franchise ?
    Las, si je le ferai ! Car tu peux dans l’église-
    A un besoin- soupirer et péter
    Quoique le nez n’en veuille dépité
    Et qu’on te dise que tu es sacrilège
    Qui est à toi un très beau privilège...”


    Eustorg de Beaulieu

    Obscur et froncé comme un oeillet violet
    Il respire, humblement tapi parmi la mousse
    Humide encor d’amour qui suit la rampe douce
    Des fesses blanches jusqu’au bord de son ourlet.
    Des filaments pareils à des larmes de lait
    Ont pleuré, sous l’autant cruel qui les repousse,
    A travers de petits caillots de marne rousse
    Pour s’aller perdre où la pente les appelait.
    Mon rêve s’aboucha souvent à sa ventouse ;
    Mon âme, du coït matériel jalouse,
    En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
    C’est l’olive pâmée, et la flûte câline,
    Le tube d’où descend la céleste praline,
    Chanaan féminin dans les moiteurs enclos.

    Arthur Rimbaud