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2e Confinatelier le 6 Juin 2020

contribatelier, illustration de David Revoy

J’avais participé au premier Confinatelier, en compagnie d’une centaine d’autres personnes, le tout à distance, et c’était super chouette de voir toute cette énergie. Un peu comme à un festoche Pas Sage en Seine, mais via BigBlueButton.

@Framasoft a publié son annonce officielle pour le 2e , du Samedi 6 Juin 2020 qui commencera à 14h.
Faites passer l’info, on y causera , mais aussi , , , , et bien d’autres chosses passionantes.
https://contribateliers.org/2020/05/31/rendez-vous-le-6-juin-pour-le-confinatelier-2/

ça se passera à ce lien: https://huit.re/confinatelier, notez le dans votre agenda!

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On a besoin de compétences en UX design dans les projets libres

L’expérience utilisateur, et le design bien foutu sont des choses que l’on reproche souvent à des logiciels libres. Enfin, à ce qu’on se représente de logiciels libres, car sans eux il n’y aurait pas d’internet possible, et encore moins de web. Tout le monde utilise des choses libres sans le savoir mais qui leur sont invisibles, par exemple des serveurs web. Mais concentrons nous sur les logiciels et sites web ayant un fort tenant visuel. Le plus souvent, un site, un logiciel de bureau comme un simple tableur ou un truc pour gérer les plantations de son jardin sont loin d’être sexy et faciles à utiliser. Enfin, dans la mesure où on a pas un tuto pour nous prendre la main dès notre première visite.

L’ergonomie, le design, l’UX, ça manque cruellement à ce monde.

c’est d’ailleurs un des reproches les plus souvent faits aux projets libres: ils sont pas jolis jolis parce que la compétence principale des contributeurs est celle d’ingénieurs. Et quand on est ingénieur, la priorité c’est de faire en sorte que les choses marchent avec le moins de bugs possible. Cela sous entend que l’on s’attend à certains comportements (conformes à une spécification), et que tout ce qui en dévie est indésirable, comme un insecte qui fait des courts jus en marchant sur des circuits imprimés.

Prenez par exemple un logiciel libre qui sert à « graver » une image disque sur une clé usb. Etcher est super populaire parce qu’il est doté d’une expérience utilisateur super simple, que l’on comprend tout de suite, très facile à utiliser. Ce qui a suffi à le faire adopter plus facilement qu’unetbootin, qui permet la même chose mais avec une interface vachement moins sexy.

unetbootin, interface d’une beauté digne de windows XP

Etcher, interface fort jolie qui situe en plus le plan d’action clairement

Peu de gens savent qu’il suffit de glisser déposer un fichier .iso dans le dossier d’une clé usb pour que Debian / Ubuntu / Mint et d’autres OS libres proposent de graver cette image disque dessus. C’est très simple quand on le sait, plus simple que d’installer et lancer Etcher, mais c’est juste méconnu car ce n’est pas un comportement que windows ou macOS fournissent à ma connaissance.

Les personnes ayant des compétences en UX sont bien cachées de par le monde, et c’est d’ailleurs rare de les trouver dans les entreprises faisant du logiciel.
Mais alors, où vous cachez vous, amis bidouilleurs et bidouilleuses de design?

Cependant avoir une jolie identité graphique (effet wouaw, truc trop joli et “interface sexy” * o * ) n’est pas forcément suffisant à ce que le tout soit utilisable et bien foutu.
Combien de fois ai-je pu lire des mésaventures de projets de dev qui avaient une fuking belle identité visuelle mais se révèlaient impossible à utiliser car pas du tout hiérarchisée faute de recueil des besoins avec les utilisateurs finaux,
faute de hiérarchie de l’information,
faute de contraintes bling bling qui n’apportaient rien si ce n’est des rallongements de temps de dev à faire ensuite car manquant d’harmonie et trop lourd en complexité.

Chacun des acteurs d’un projet peut le flinguer en négligeant l’implication de ses choix sur les autres membres de l’équipe. Un problème classique de la gestion de projet.

L’expérience utilisateur (et l’expérience développeur) fonctionnent comme une pyramide de Maslow: chacune des couches des besoins n’est atteignable par l’utilisateur que dans le cas où toutes les couches précédentes ont été réalisées.

  1. Fonctionnel, utile. Fonctionne tel qu’on l’a programmé. (niveau essentiel)
  2. Fiable. Est disponible et précis. (nécessaire)
  3. Utilisable. Peut être utilisé sans difficulté. (nécessaire)
  4. Pratique. Très simple à utilisé, fonctionne tel qu’on se l’imagine. On entre dans la partie sujbective. (désirable)
  5. Plaisant. Doté d’une expérience mémorable, qui donne l’envie de le faire connaître et de le partager.
  6. Sensé. à un sens propre, apporte quelque chose de bénéfique concret à l’utilisateur. (excellente UX)

Toutes ces problématiques, il faut que les libristes s’en emparent aussi!

Bon ok, on est d’accord.
Mais comment faire pour trouver des gens à ces compétences si rares et leur donner envie de contribuer ?

si vous avez des pistes pour aller les pêcher (cafésalé ? deviantart? dribble?) je suis preneur.

Sur MobiliZon, un projet d’organisation d’évènements utilisant ActivityPub (et donc le fédiverse), Framasoft a embauché deux designers.

Mais venez donc sur le canal Matrix du projet (on y cause Français et Englishe) ou sur le site officiel joinmobilizon.org , plus on est de fous, moins y’a de riz.

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dépasser la barrière de la langue

de nombreux outils gagneraient à toucher un plus large public simplement s’ils étaient traduits. La barrière de la langue est un énorme rempart, infranchissable pour énormément de monde, et quand vous souhaitez qu’énormément de monde approche votre produit ou logiciel libre, il vaut mieux tout faire pour leur éviter de sauter des barrières.

J’ai donc récemment fait la promotion de la messagerie chiffrée Telegram, et je ne m’étais même pas rendu compte que leur site ne proposait pas de traduction en français. (le .fr est en vente si ça vous intéresse :D)

Des tas de gens ne comprendront pas que « settings » signifie « paramètres » et s’arrêteront à ce que propose un logiciel tel quel, en pestant qu’il ne propose pas telle ou telle fonctionnalité, sans même aller fouiller dans ses paramètres.

Et la plupart des logiciels et services en ligne privatifs (pas libres donc) ne proposent que peu de personnalisation, la plupart des gens seront donc terrorisés à l’idée de casser quelque chose en s’aventurant là dedans tant ils sont habituées à ce qu’un logiciel fasse une seule chose bien précise.

On imagine souvent que la traduction est un travail compliqué et chiant à mettre en place, mais détrompez vous, il existe des solutions pour faciliter la contribution à plusieurs sur des traductions. Le tout exportant des fichiers de traduction que vous n’avez qu’à mettre à jour sur votre projet.

Ubuntu propose un guide pour contribuer à la traduction du système en un nombre impressionnant de langues, via le service en ligne Launchpad. Ce n’est pas le seul moyen de faire, mais c’est super pratique. Les developpeurs importent les fichiers de traduction dans le projet, et les autres gens avec un compte peuvent proposer des traductions pour chaque chaîne. Le site vous montre l’avancement en temps réel pour chaque langue. Il ne reste plus qu’a envoyer les fichiers traduits dans le code source du logiciel / site. Et ça peut être fait de façon automatique.

Bitwarden par exemple, un gestionnaire de mot de passe auto hébergeable et libre, propose des traductions sur Crowdin pour ses extensions de navigateur mais pas encore de son interface web. ça va venir, je me suis donc inscrit en attendant que ça arrive.

Le seul comble de ces services que sont Launchpad ou Crowdin (qui a une interface davantage amicale) c’est que le site principal les présentant n’est disponible qu’en anglais. Enfin bon, quand on vient quelque part pour faire de la traduction ça ne doit pas être un problème j’imagine 😀

 

Avant de vous lancer dans la traduction internationale:

  • limitez la cible de traduction à seulement deux langues dans un premier temps: votre langue natale, et l’anglais pour l’international.
  • simplifiez les termes à traduire en supprimant les articles qui reviennent trop souvent (exemple « mon compte à moi, mes préférences à moi, mes machins à moi » ou bien « supprimer ce fichier, copier ce fichier, déplacer ce fichier », saurez vous trouver les répétitions à enlever ?)
  • levez les ambiguités en faisant examiner vos textes par des utilisateurs d’âges variés et en écoutant et notant leurs retours
  • supprimez les répétitions
  • consitituez une hiérarchie de titres et menus qui ait du sens
  • utilisez des termes simples le plus souvent possible

D’autres astuces pour gagner du temps sur les traductions:

  • Utiliser des icones au sens symbolique largement connu vous fera gagner un temps considérable. exemple: des engrenages pour les configurations, les préférences.
  • limiter l’effet cockpit d’avion avec un million de boutons partout affichés en même temps, en regroupant les choses de sorte que l’on sache dans quelle direction regarder quand on cherche une chose.
  • Avoir une charte graphique cohérente de couleurs, de hiérrchie et de typo, dans tout votre logiciel/site évoquant des idées pour les actions et notifications signifiant ces grandes catégories:
    • un signe montrant l’action conseillée
    • une chose n’étant qu’une information
    • un avertissement pour indiquer des précautions à prendre avant de faire quelque chose, ou pour indiquer les implications de l’action que l’on cherche à faire.
    • un signe de danger, pour les actions difficilement réversibles.

Wala, que la source soit avec vous!

 

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